Besoin d'un deuxième avis

Pourquoi demander un deuxième avis ?

Avant d'accepter la proposition d’un traitement par infiltration ou par chirurgie pour une douleur chronique, posez les questions qui vous permettront d’accepter ou non le traitement.

N’oubliez pas qu’il y a peu de chance que le médecin connaisse vraiment l’origine de votre douleur, même s'il vous dit le contraire. La probabilité d’un diagnostic correct est entre 5% et 50% selon la pathologie responsable de votre douleur à l’exception d’une hernie discale. Notez que seulement 20% des patients qui nous sont adressés par d’autres médecins ont un diagnostic correct en arrivant à leur première consultation. Ils ont souvent subi des infiltrations de toute sorte et même parfois une chirurgie lourde, sans n’avoir jamais été soulagés.

Demandez donc quelle est l’indication pour faire l’infiltration, ce qui va être injecté, la dose, et quelle est la structure visée. Si l’infiltration va se faire sous scanner, n’oubliez pas que cette technique est moins précise qu’une infiltration sous contrôle radioscopique ou ultrasonographique, qu’elle vous expose à plus d’irradiations, et qu’elle coûte plus cher à votre assurance.

Renseignez-vous sur les complications et les effets secondaires du traitement proposé, et si vous avez besoin d’être accompagné. N’oubliez pas qu’une majorité des services de radiologie pratiquant des infiltrations n’offre pas de vraies consultations avant l’infiltration et n’ont pas de suivi pour contrôler le résultat des traitements proposés.

Bon à savoir pour bien choisir:

L'injection de corticoïdes dans le canal spinal pour des lombalgies chroniques n’est pas une indication reconnue pas les sociétés savantes. Les produits utilisés ne sont pas homologués pour être injectés dans le canal médullaire. En cas de complication, le médecin en porte l'entière responsabilité !

Des douleurs irradiant dans le membre supérieur ou inférieur n’indiquent qu’un nerf est compriméque dans 20% des cas, au maximum.

Au moins 80% de ces irradiations sont des douleurs référées, provoquées par des structures squelettiques comme des articulations facettaires ou des disques. Les douleurs référées peuvent être associées à une diminution de la force, de la sensibilité et d'une diminution des réflexes, ce qui rajoute à la confusion. Sans preuve sur l’origine de la douleur irradiante, ne vous laissez pas injecter des corticoïdes. L’IRM n’apporte pas de preuve, à l’exception d’une hernie discale avec conflit disco-radiculaire qui correspond parfaitement au territoire douloureux.

L’arthrose facettaire observée sur des examens radiologiques fait rarement mal. Uniquement 15% des patients souffrant de lombalgies et présentant de l’arthrose ont mal à cause de cette pathologie. Quand un médecin vous propose une infiltration de corticoïdes contre « vos douleurs d’arthrose », il y a donc 85% de risque que ce traitement n’apporte aucun bénéfice.

Une réduction du diamètre d’un trou de conjugaison au travers duquel passe un nerf rachidien ne provoque que très rarement des douleurs mais plutôt des engourdissements et parfois des fourmillements non douloureux. Il n'y a donc pas d’indication à effectuer des infiltrations autour d’une racine nerveuse touchée par cette pathologie. Il convient, par contre, de rechercher la vraie cause des douleurs irradiantes qui sont probablement de type référé.
Moins de 5% des articulations facettaires congestionnées sur l’IRM sont à l’origine des douleurs. Il n’y a ainsi pas de raison d’accepter une infiltration de corticoïdes autour d’une articulation facettaire congestionnée.

Certains services anti-douleur et de radiologie offrent des traitements qui sont à considérer comme expérimentaux, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas reconnus par des sociétés savantes car mal documentés dans la littérature scientifique. Ils ne sont pas remboursés par votre assurance et peuvent provoquer des complications graves. Parmi ces traitements, on trouve diverses interventions percutanées sur les disques comme l’injection d’ozone, de corticoïdes, des discectomies percutanées, etc. Les exemples sont nombreux.


A retenir:

  • Mieux vaux demander un deuxième avis sur la pertinence d’un traitement proposé qu’une thérapie inefficace et potentiellement grevée de complications.
  • La chance de réussite d’un traitement ne peut pas dépasser la précision diagnostique de la méthode utilisée pour poser l’indication à ce traitement.
  • Un traitement facturé 1000 CHF qui a 10% de chance de succès coûte CHF 10.000.- pour chaque réussite !
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